Actualités

Câbles inter-éoliens : témoignage de Baptiste CHANSON, Chef de Projet chez Louis Dreyfus TravOcean

L

La première campagne d’installation des câbles inter-éoliens s’est parfaitement déroulée avec la pose de 20 câbles en 2021. Alors que la deuxième campagne vient tout juste d’être lancée pour finaliser l’installation des 60 câbles restants, Baptiste Chanson, Chef de Projet au sein de Louis Dreyfus TravOcean, revient sur les solutions innovantes et vertueuses apportées tout au long du projet par les équipes de Louis Dreyfus TravOcean et ses partenaires.

Baptiste Chanson – Louis Dreyfus TravOcean

Pouvez-vous tout d’abord nous présenter l’entreprise Louis Dreyfus TravOcean ?

Louis Dreyfus TravOcean (LDTVO) est une filiale du groupe français Louis Dreyfus Armateurs (LDA). Spécialisée dans l’installation, la protection et la maintenance de câbles sous-marins, notre entité développe également du matériel de pointe adapté aux opérations maritimes (robots d’inspection, équipement naval sur-mesure…).

Nous sommes établis à La Ciotat (13) et disposons par ailleurs d’une base logistique sur le Port de Dunkerque (59). Rassemblant des entrepôts et un pont roulant, ce site annexe est destiné à la fabrication et au stockage de nos équipements, ainsi qu’à la transformation des navires avant leur appareillage en mer.

Enfin, nous avons ouvert un bureau sur le port de Saint-Nazaire pour être au plus près des opérations. Cette base restera ouverte durant toute la durée de notre participation à la construction du Parc éolien en mer de Saint-Nazaire.

 

Quelle est la mission confiée à Louis Dreyfus TravOcean, dans le cadre de la construction du parc éolien en mer de Saint-Nazaire ?

En 2019, Louis Dreyfus TravOcean (LDTVO) et son partenaire Prysmian ont remporté le contrat relatif à la fourniture et à l’installation des câbles inter-éoliens du Parc éolien en mer de Saint-Nazaire. Leader de ce consortium, LDTVO est responsable de la conception technique du dispositif, de la coordination avec Prysmian qui fabrique ces câbles, et de leur pose en mer.

Ces câbles sous-marins inter-connecteront les 80 éoliennes entre elles et transporteront l’électricité produite jusqu’à la sous-station électrique. Celle-ci élèvera ensuite le voltage à 225 000 Volts afin de pouvoir l’acheminer à terre vers le poste à terre de Prinquiau.

Combien de temps a nécessité la phase d’études et de conception d’un tel dispositif ?

Le bureau d’études de LDTVO a conçu un système inédit en deux ans. Cette solution innovante répond notamment aux contraintes naturelles du banc de Guérande, constitué de fonds rocheux et de nombreux changements de relief. Elle permet d’installer l’ensemble des câbles sous-marins avec une coquille de protection en fonte (20 kg chacune) qui garantit leur protection une fois posés au sol. Environ 425 000 unités ont ainsi été produites par AFC Redon (35), avec un matériau 100% recyclable qui provient à 70% de matière recyclée.

Une mezzanine sur-mesure a, par ailleurs, été aménagée sur le pont arrière du navire câblier pour permettre la fixation des coquilles lors du déroulement des câbles, juste avant leur dépose au fond de l’eau. La plateforme arrière du bateau accueille également le robot sous-marin ROV-C conçu, fabriqué et opéré par les équipes de LDTVO.

Enfin le dispositif comprend des points de stabilisation complémentaires par endroits, avec des « rock bags » pesant 4 tonnes chacun. Ces sacs sont remplis de cailloux issus de deux carrières du territoire (Loire-Atlantique et Vendée).

 

En tant que Chef de Projet de LDTVO, quel est votre rôle sur le projet de Saint-Nazaire ?

Je pilote les opérations avec les équipes de LDTVO et m’assure de leur bonne réalisation selon le planning établi. Ce travail est bien sûr effectué en lien permanent avec les parties prenantes du projet et notre client.

 

Quelques mots sur la fabrication et la composition de ces câbles sous-marins ?

Il s’agit de câbles triphasés, d’un diamètre équivalent à celui d’un ballon de handball. Équipés de fibre optique, ils serviront à transporter l’électricité mais aussi toutes les informations nécessaires au pilotage à distance des éoliennes et à la maintenance du parc.

Fabriqués par les usines du groupe Prysmian (phases en France, fibre optique en Espagne), les différents composants ont ensuite été acheminés vers l’usine allemande de Prysmian pour y être assemblés avant de rejoindre Montoir-de-Bretagne pour y être stockés en attendant leur pose. La longueur totale de ces câbles est de 116 km, soit la distance entre Nantes et Vannes.

 

Comment avez-vous procédé ensuite pour installer ces câbles inter-éoliens ?

La première campagne d’installation des câbles inter-éoliens a débuté en août 2021. Nous avons chargé les câbles et les coquilles en fonte sur le navire câblier Olympic Triton spécifiquement équipé pour ce chantier maritime. En parallèle, le navire de soutien offshore Wind of Pride (WoP), de 80 mètres de long, a transporté les techniciens et techniciennes jusqu’aux fondations des éoliennes. Doté d’un système de transfert de personnel à compensation de houle, le WoP vient se connecter à chaque fondation. Il permet ainsi d’assurer les transferts de personnel et d’équipements quel que soit l’état de la mer. Les transferts d’équipes ont également été assurés par le navire de transfert de personnel HST Sofia qui a une capacité de 24 personnes.

Une fois en place, les équipes ont tiré le câble électrique le long de chaque fondation, jusqu’à la plate-forme. Le navire câblier Olympic Triton (95 mètres de long) a ensuite réalisé la pose du câble inter-éolien -par 12 à 25 m de fond- en se dirigeant vers la prochaine fondation. Il faut savoir qu’une journée d’opérations en mer est nécessaire pour relier deux fondations.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Combien de personnes travaillent actuellement sur le chantier ?

Durant les campagnes d’installation en mer, plus de 120 personnes sont mobilisées sous la supervision des équipes de LDTVO. Par ailleurs, une vingtaine de collaborateurs travaillent en permanence sur le projet.

 

Quelles sont les prochaines échéances à venir ?

La première phase de ce projet XXL a été gérée avec succès par les équipes de LDTVO et ses partenaires. La deuxième campagne d’installation s’étalera de mi-mars à mi-novembre 2022 afin de poser les 60 câbles inter-éoliens restants.