Pouvez-vous vous présenter et expliquer votre rôle au sein de l’équipe du parc éolien en mer de Saint-Nazaire ?
Je suis Nathalie Tertre, cheffe de projet éolien en mer chez EDF Renouvelables depuis 4 ans maintenant. J’ai d’abord travaillé en bureau d’études sur la phase de développement du parc éolien en mer de Saint-Nazaire et me consacre aujourd’hui particulièrement au suivi des questions environnementales liées au parc éolien en mer de Saint-Nazaire. Ma mission consiste à garantir la construction et l’exploitation du parc éolien en mer de Saint-Nazaire dans des conditions visant à minimiser notre impact sur l’environnement marin, la faune et la flore marines, aussi bien sous l’eau que dans les airs.
En quoi consiste votre métier au quotidien ?
Mon travail quotidien comporte deux axes principaux. La première consiste à maintenir une communication et une coordination régulières, presque quotidiennes, avec les équipes de construction et d’exploitation. L’objectif est de nous assurer que toutes les tâches et opérations que nous réalisons autour du parc éolien n’aient pas d’impact négatif sur l’environnement, ou que ces impacts soient sous contrôle. Il s’agit essentiellement de contrôler et d’anticiper les risques environnementaux.
La deuxième partie de mon travail consiste à organiser le suivi de l’environnement marin afin de vérifier quels sont les impacts environnementaux induits par le parc éolien et, le cas échéant, de prendre des mesures en réponse.
Concrètement, cela implique de mandater des bureaux d’études spécialisés, de les superviser pour qu’ils effectuent les missions sur le terrain, et de recueillir leurs expertises sur l’impact de notre projet. Une fois ces travaux accomplis, je rapporte et communique les résultats aux autorités et aux experts qui nous encadrent, ainsi qu’aux associations environnementales locales.
Qu’en est-il justement du retour de la biodiversité dans la zone après quasiment un an de service ?
Nous sommes actuellement en train de réaliser les premières observations, qui ont débuté dès la phase de construction grâce à l’utilisation de robots sous-marins. Nous avons déjà pu constater que des espèces commençaient à coloniser les structures.
Nous avons lancé plus récemment le suivi post-construction avec des plongeurs biologistes qui inspectent les fonds marins et effectuent des inventaires sur la recolonisation des structures et l’état des fonds environnants. Nous avons déjà constaté la présence de moules, d’étoiles de mer, de crustacés, et d’autres espèces qui viennent se nourrir de la vie organique fixée sur les structures. C’est ce que l’on appelle un « effet récif ».
Nous sommes encore bien sûr au début de nos observations, mais nous pouvons affirmer que le retour de la vie sous-marine dans les structures et la zone du parc est très rapide. Cependant, nous aurons besoin de suivis sur plusieurs années pour évaluer l’importance de cet effet récif, son impact sur la diversité des espèces dans la zone, et s’il entraîne l’arrivée d’espèces nouvelles, sachant que bien d’autres facteurs influencent également la vie marine en dehors de la seule construction du parc éolien en mer.
Quels sont aujourd’hui vos points d’attentions particuliers ?
Au cours des premières années qui suivent la mise en exploitation du parc éolien, soit environ 4 à 5 ans, nous surveillons attentivement tous les aspects de l’environnement. Cela signifie que nous effectuons des suivis sur tous les compartiments de l’environnement identifiés comme ayant des enjeux lors de l’étude d’impact : les fonds marins, les structures qui seront re-colonisées, la faune et la flore vivant sur ces fonds, ainsi que dans la colonne d’eau (algues, crustacés, poissons, mammifères marins) et d’air (oiseaux, chauves-souris).
Nous accordons une attention égale à tous ces aspects environnementaux au cours des premières années de suivi, afin d’observer comment le parc éolien les influence et quels changements il engendre pour les espèces par rapport à leur état initial. Après 3 à 4 années de suivi, nous effectuerons une évaluation complète de tous les résultats et observations, ce qui nous permettra de déterminer quels compartiments de l’environnement ont des impacts mineurs ou négligeables, et ceux qui sont plus sensibles à la présence du parc. Nous pourrons ensuite réorienter nos efforts de suivi vers des domaines spécifiques, le cas échéant.