Bonjour Anne, pouvez-vous présenter ?
Je suis Anne Le Page, directrice de La Touline depuis 28 ans. J’ai intégré l’association en 1996 en tant que salarié mais préalablement je faisais quelques heures de bénévolat au sein de la structure, en même temps que mes études de droits maritimes à Brest.
Parlons de La Touline justement, pouvez-nous expliquer son principe ?
C’est une association reconnue d’utilité publique qui existe depuis 1989 et qui fêtera ses 35 ans le 30 octobre. Elle a été créée par quatre officiers de la marine marchande, dans un contexte de crise du transport maritime. Un certain nombre de marins de commerce se sont retrouvés du jour au lendemain au chômage. Les structures comme l’ANPE à l’époque n’avaient pas les réponses par rapport à ces nouveaux profils de demandeurs d’emploi. C’est la raison pour laquelle l’association s’est montée. Aujourd’hui, le siège social de Brest est complété par trois autres bureaux à Lorient, Nantes et Marseille. Notre champ d’intervention s’étend à l’ensemble de la métropole mais également aux territoires ultra-marins.
Et concrètement, quelles sont les missions de l’association ?
La Touline se divise en trois missions bien distinctes. Tout d’abord l’accompagnement vers l’emploi dans le secteur maritime en étant le partenaire métier tout au long de la vie professionnelle. Nous sommes ensuite déclarés organisme de formation pour aider notamment les marins à obtenir leur certification maritime au titre de la VAE. Enfin, nous œuvrons à promouvoir les métiers de la mer encore assez méconnus.
C’est dans ce cadre que vous avez monté l’exposition “La mer se décline au féminin”…
En effet, nous développons des actions spécifiques en direction des jeunes filles et des femmes. Nous intervenons dans une démarche de déconstruction des stéréotypes, qui participent au manque d’attractivité des métiers de la filière. La part des femmes dans les métiers du maritime est sous-représentée alors qu’elles peuvent tout à fait exercer des métiers de la mer ! Avec l’exposition “La mer se décline au féminin” nous avons déjà réalisé 2 épisodes de 34 portraits de femmes qui occupent un poste en lien avec la mer, en Bretagne et dans le Sud de la France. Ce sont des portraits qui se veulent inspirants Cette exposition est itinérante, ainsi, les établissements scolaires peuvent se les approprier pour faire un travail avec leurs élèves sur la diversité des métiers de la mer pour montrer que ces professions sont accessibles aussi bien aux hommes qu’aux femmes. Un troisième épisode de 18 parcours de femmes va voir le jour d’ici la fin de l’année. Notre souhait est de monter ces 3 expositions d’une cinquantaine de portraits à Paris pour donner un rayonnement national à notre action.
Pourquoi avoir imaginé un partenariat avec le parc éolien en mer de Saint-Nazaire ?
La Touline s’est intéressée assez tôt au secteur des énergies marines renouvelables. Étant donné que nous sommes acteurs de l’orientation, l’idée était de présenter ces nouveaux métiers dans les différentes filières. Dans le cadre des appels d’offres des premiers parcs éoliens en mer, nous avons beaucoup échangé avec EDF Renouvelables. Nous partageons des valeurs similaires et ils ont rapidement souhaité être membre bienfaiteur de la Touline. Lorsque nous avons fait le choix de faire une exposition plus spécifique sur les territoires lorientais et nantais, nous trouvions naturel de reprendre contact avec le parc éolien en mer de Saint-Nazaire. Il se trouve que cela correspondait à des actions qu’ils avaient déjà mis en place auprès des publics scolaires. Ils ont décidé de nous soutenir financièrement pour cette troisième exposition. Deux collaboratrices du parc verront ainsi leur portrait affiché sur cette expo.