Une démarche sur le long terme
Des campagnes d’observations et d’études sur plusieurs années, réalisées en partenariat avec des associations environnementales locales comme Bretagne Vivante la LPO 44 et la LPO 85, ont permis de définir un projet adapté aux enjeux environnementaux de la zone d’implantation.
Conformément à nos engagements, nous poursuivons cette démarche d’amélioration de la connaissance sur le milieu marin avec des programmes de suivi sur les oiseaux, la flore et la faune vivant sur les fonds marins, ainsi que par le développement de programmes de recherche.
L’ensemble des études et rapports relatifs aux mesures environnementales est disponible sur le site du Ministère de la Transition Energétique Eoliennesenmer.fr.
Les mammifères marins
Les mammifères marins étant sensibles au bruit émis dans leur environnement, des dispositifs ont été mis en place à chaque opération d’installation des fondations par battage, pour limiter le risque d’exposition aux bruits du chantier.
Avant le démarrage des travaux, des systèmes émettant des signaux acoustiques éloignent les animaux de la zone. Un réseau de bouées, capables de détecter la présence de mammifères marins, est activé afin de s’assurer qu’aucun individu n’est encore présent dans la zone au moment du démarrage des opérations. Puis, les travaux démarrent progressivement afin que les animaux se maintiennent à une distance suffisante du chantier de battage qui dure entre 1 et 5 heures selon les fondations.
Pendant toute la durée des opérations de battage, le suivi se poursuit grâce au réseau de bouées afin de s’assurer qu’aucun mammifère marin ne revient dans la zone. La détection confirmée d’un mammifère marin entraîne l’arrêt immédiat des travaux et la reprise de la procédure d’éloignement et de contrôle de l’absence de mammifères marins dans la zone.
Un suivi des mammifères marins est également réalisé dans l’environnement du parc à différentes périodes de l’année pour étudier la présence et le comportement des animaux dans le contexte des travaux en mer. Pour cela, 4 systèmes d’écoute sous-marine sont installés autour du site du parc éolien et jusqu’au sud de l’île d’Hoëdic, secteur dans lequel les mammifères marins sont généralement très présents. Ce suivi permet d’étudier comment les mammifères marins réagissent au dérangement induit par les travaux : quittent-ils le secteur ou sont-ils toujours présents ? Sont-ils de passage ou viennent-ils pour se nourrir ? Autant de questions qui peuvent être étudiées grâce à l’écoute de leurs différents signaux sonores sous-marins.
Le saviez-vous ?
Les observations réalisées sur d’autres parcs éoliens en mer construits en Mer du Nord ont montré que les mammifères marins reviennent rapidement dans le secteur après la fin des travaux. Au cours de l’année 2021, des groupes de dauphins communs (pouvant compter une vingtaine d’individus) ont ainsi été observés à plusieurs reprises dans la zone de travaux pendant les périodes où aucune opération sous-marine bruyante n’était réalisée.
Les poissons, les crustacés
Pendant la construction et en particulier lors de l’installation des fondations, les poissons sont dérangés par l’émission du bruit et s’en éloignent, tout comme les mammifères marins. D’autres effets du chantier tels que les vibrations sur le fond ou la turbidité peuvent également perturber certaines espèces. Toutes ne réagissent toutefois pas de la même manière à ces perturbations.
Pour mieux comprendre les effets du chantier sur les différentes espèces typiques de la zone du parc éolien en mer de Saint-Nazaire, un suivi des ressources halieutiques (c’est-à-dire les populations de poissons, crustacés et autres ressources pêchées) est mis en œuvre pendant toute la durée de la construction en collaboration avec les pêcheurs locaux qui connaissent bien la zone et ses espèces. Grands crustacés, lieu jaune, bar, vieille, tacaud… toutes ces espèces sont capturées lors de campagnes de pêche, pesées, mesurées et sexées. Ces données sont comparées à celles obtenues avant le démarrage des travaux ; elles sont également utilisées pour le suivi de la faune marine lors de la phase d’exploitation du parc.
Les études similaires menées dans les parcs exploités en Mer du Nord, ou au sein du parc éolien en mer de Saint-Nazaire, montrent un retour progressif des différentes espèces dans les parcs éoliens en mer après les travaux. En particulier, certaines espèces de poissons sont attirées par l’accumulation d’organismes (algues, moules, anémones,…) qui se fixent sur les fondations et dont ils se nourrissent. Ce phénomène nommé « effet récif » s’observe déjà sur les fondations installées sur le parc éolien en mer de Saint-Nazaire.
Les fonds marins
Les études environnementales ont permis de déterminer l’implantation du parc éolien et de ses composants de manière à éviter les zones les plus sensibles. Le tracé des câbles, notamment, tient compte de la cartographie des habitats marins. Finalement, la surface totale affectée par les travaux et par l’installation des structures en mer représente 1,1% de la superficie totale de la zone de projet (78 km²). Lors de l’installation des fondations dans le sol, les opérations de forage ont pour effet de rejeter des particules de roches dans le milieu marin, et donc de réduire la transparence de l’eau. Cet effet, bien que visible à l’œil nu, est de courte durée et de faible intensité. Les débris de roche forée rejoignent les sédiments qui circulent naturellement sur le banc de Guérande, sous l’action des vagues et des courants.
A l’issue de la construction, les fonds perturbés par les travaux sont progressivement recolonisés par les espèces caractéristiques des fonds durs comme le banc de Guérande. Des suivis des fonds marins sont d’ores et déjà réalisés à l’aide de robots sous-marins, et par des plongeurs biologistes qui sont retournés explorer les fonds rocheux une fois les travaux terminés. Les fonds sableux environnants font également l’objet d’un suivi pour évaluer si les zones en périphérie du parc sont perturbées par son implantation.
Les oiseaux marins
46 espèces d’oiseaux ont été identifiées dans les alentours de la zone du projet lors des investigations d’état de référence conduites en 2019-2020. La majorité de ces espèces volent jusqu’à 30 mètres au-dessus du niveau de la mer. Par conséquent, elles ne sont pas concernées par le risque de collision car leur vol se fait en-dessous de l’espace balayé par les pales des éoliennes.
Les oiseaux peuvent aussi être dérangés par la présence des éoliennes qui se trouveraient soit sur leur zone de passage, soit dans une zone d’alimentation.
Un suivi des oiseaux marins a été initié dès la phase de construction et se poursuit désormais au cours de la phase d’exploitation. Il couvre un vaste secteur géographique allant du nord de l’île de Noirmoutier au sud de l’îlot d’Hoëdic. Les suivis sont réalisés par des ornithologues à bord d’un bateau, ou à l’aide d’une technique innovante qui consiste à enregistrer des images vidéos analysées dans un second temps. Ce suivi à moyen et long terme va permettre de contrôler quels sont les impacts du parc éolien en mer sur l’avifaune.
Des mesures environnementales ont été développées en concertation avec les associations environnementales pour contribuer à la préservation de deux espèces potentiellement sensibles :
Goéland marin :
Cette espèce, qui se reproduit dans les îles et îlots du Mor Braz, est parmi les plus à risque. Pour maintenir sa population, des actions de préservation des sites de nidification sont mises en œuvre par Bretagne Vivante. Ces actions consistent à dératiser des îlots (les rats étant des prédateurs d’œufs), à protéger des espaces pour qu’ils retrouvent leur qualité naturelle propice à la nidification et à sensibiliser les populations au respect des sites et des périodes de nidification. Toutes ces actions sont profitables au goéland marin mais également à bien d’autres espèces d’oiseaux marins qui nichent sur nos côtes.
A noter : depuis 2014, les goélands marins, bruns et argentés font l’objet d’un programme de baguage et de balisage mené par Bretagne Vivante et la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO). Les données récoltées permettent le suivi à long terme et l’amélioration des connaissances scientifiques de ces espèces.
Puffin des Baléares :
Cette espèce « en danger critique d’extinction » fait l’objet d’une attention particulière à l’échelle nationale. Pour favoriser sa préservation, le parc éolien en mer de Saint-Nazaire contribue aux actions de préservation de ses sites de nidification aux Baléares. Plus près de nous, différentes actions sont menées pour réduire son dérangement lors de sa halte migratoire au large des embouchures de la Loire et de la Vilaine. Les personnels navigants du parc éolien en mer sont formés et des règles de parcours spécifiques sont établies en cas de présence des puffins de Baléares. Plus largement, des campagnes de sensibilisation auprès du grand public, notamment des plaisanciers, sont menées afin de faire prendre conscience à tous que cette espèce fragile peut -et doit- être protégée grâce à des règles simples et des bonnes pratiques.
Connaissez-vous les principales espèces d’oiseaux présentes dans la région ? Retrouvez toutes les informations ici.
Recherche et développement
Si le premier parc éolien en mer date de 1991, il existe aujourd’hui plus de 5000 éoliennes en mer en Europe du nord. En France, le parc éolien en mer de Saint-Nazaire est le premier parc en exploitation !
Conscient de son rôle dans la compréhension des interactions entre projet éolien et environnement marin, le parc éolien en mer de Saint-Nazaire a décidé de devenir partenaire de plusieurs projets de recherche et développement pour poursuivre l’intégration des enjeux environnementaux dans le développement des projets.
Voici un aperçu (non-exhaustif) des programmes R&D auxquels contribuent EDF Renouvelables et le parc éolien en mer de Saint-Nazaire :
- Plongées sous-marines de sciences participatives – fédération des plongeurs (FFESSM) : inventaire de la macrofaune et de la flore benthiques sur 3 habitats représentatifs de la zone d’implantation du parc éolien en mer du banc de Guérande.
- Programme LARUS – Bretagne Vivante, LPO 44 et LPO 85 : recensement des populations de goélands (bruns, marins, argentés) dans le nord du golfe de Gascogne
- Programmes de recherche pilotés par France Energie Marine :
GEOBIRD : développement d’une balise miniature de géolocalisation pour suivre les déplacements des oiseaux marins
FISHOWF : étude de la fréquentation des parcs éoliens en mer par les communautés de poissons
LIF-OWI : définition d’un cadre méthodologique pour l’intégration des enjeux environnementaux et sociétaux dans les analyses de cycle de vie
ANODE : évaluation des effets de la dispersion des produits de dégradation des anodes sacrificielles
TROPHIK : approche écosystémique des énergies marines renouvelables qui permet de modéliser le rôle des éoliennes en mer dans la modification du fonctionnement des réseaux trophiques* côtiers et dans le cumul d’impact.
SPECIES : interactions des câbles sous-marins avec l’environnement et suivis associés
GEOSISMEM : levés géophysiques pour la caractérisation des fonds marins des sites d’énergies marines renouvelables
COME3T : comité d’expertise pour les enjeux environnementaux des énergies marines renouvelables
*Ensemble de chaînes alimentaires reliées entre elles au sein d’un écosystème.